Nous Nous Aimons Tellement

Nous nous aimons tellement

de Jean-Michel Rabeux

Texte et mise en scène

  • Jean-Michel Rabeux

Avec

  • Claude Degliame
  • Georges Edmont
  • Laurence Hartenstein
  • Miloud Khétib
  • Nicolas Martel
  • Guy Naigeon

Assistanat à la mise en scène

  • Sylvie Reteuna

Lumières

  • Jean-Claude Fonkenel

Musique

  • Christophe Malaval, avec la collaboration de
  • Corinne Chevauché (violon, alto)
  • Edith Begout (trombone, tuba)

Costumes

  • Sandrine Pelletier, assistée de
  • Géraldine Orinovski

Son

  • Luc Tossani

Décorations

  • Jack Dubus

Sculpture

  • Christian Labes

Construction du décor

  • Gustavo Valencia
  • Gérard Sellier
  • Erwan Defachelles

Régisseur général

  • Baptiste Chapelot

Régie son

  • David Hochstenbach

Coproduction

  • La Compagnie
  • La Rose des Vents – Villeneuve d’Ascq
  • Le Cargo – Grenoble

Parfois je rêve que je suis une peintre de la Renaissance italienne qui vit de nos jours, c’est-à-dire au dix-huitième siècle. Logique, non? Dans ce rêve je suis une femme, ce qui ne m’empêche pas d’être un homme. Logique. Je vis, c’est sûr, dans quel corps c’est moins sûr, puisque j’ai 15 ans, puisque j’ai 20 ans, puisque j’ai 60 ans. Je vis, puisque je suis morte à Rome dans l’antiquité, ressuscitée à Paris au vingt et unième siècle, ou à Amsterdam en plein Moyen-Âge.

 Tout ça ne m’empêche nullement de discuter ferme avec moi-même sur les sujets qui, dans le rêve (mais ce n’est qu’un rêve) m’importent le plus : l’amour ou les amours? Les désirs? La mort qui chatouille les corps? La jeunesse enfuie et d’autant plus chatoyante? Et puis l’art, oui, oui, l’art. Comment peindre les cœurs qui saignent? Je vous rappelle que dans ce rêve je suis peintre. Je peins des corps, surtout des corps, et surtout nus, et il se passe ceci que mes créatures peintes m’en veulent, qu’elles m’en veulent à mort, de quoi ? Je ne sais.

Toujours est-il que je leur échappe de justesse. Ou bien elles s’entretuent, et c’est moi qui saigne, elles meurent d’amour et c’est moi qui pleure, ou qui ris du bonheur d’aimer. Sale temps dans mon crâne.

Je vous embrasse.

Jean-Michel Rabeux, Janvier 1997

Une tragi-comédie avec féeries où, entre autres jeux, on joue avec les amusantes conventions du théâtre […] c’est l’histoire d’une peintre insensée et de ses modèles. Elle est tellement peintre que ses peintures prennent vie par magie et lui mènent la vie dure. […] La voici errante en quête d’amour et de sang. C’est aussi l’histoire d’un peintre, moins grand peintre sans doute, mais très puissant aux maniements sorciers. […] De leurs pinceaux à tous deux, et de leurs jeux, naissent des jeunes gens avides évidemment de souffrance, d’amour, de sexe, de mort et de nuit. Ces jeunes âmes qui courent vers les plaisirs et les néants semblent menées par nos deux comparses et rivaux. Mais qui mène qui quand l’amour se joue ?

Création
Le 27 février 1997 à La Rose des vents – Villeneuve d’Ascq

Tournée
Le Cargo – Grenoble, du 11 au 15 mars 1997
Théâtre de la Bastille – Paris, du 18 mars au 5 avril 1997
Théâtre scène nationale de Poitiers