Trans

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Mettre en scène est un art, c’est aussi un métier. Suite à TRANS, qui a été une expérience de soutien de La Compagnie à quatre jeunes metteurs et metteuses en scène durant 4 ans de 2006 à 2010, nous avons constaté à quel point il était nécessaire pour les metteurs et metteuses en scène d’identifier leur singularité artistique et de définir leur rôle de chef d’équipe.

Le LoKal a permis en 2017 de relancer ce dispositif cher à nos yeux, en apportant à des artistes des soutiens accrus, qu’ils soient artistiques, stratégiques, administratifs ou techniques. Il ouvrait un espace et un temps qui échappent au monde du « marché », aux oppositions de générations, de genres, de labels, de goûts, de rentabilités diverses, etc. Laboratoire solidaire, transgénérationnel, il autorisait autant la création que la transmission. Aucune forme artistique n’en était exclue. 

Outre cette question de l’accompagnement et des soutiens énoncés, l’utopie était d’accompagner certaines oeuvres jusqu’à leurs présentations aux publics, y compris les professionnels. C’est un aspect essentiel quand on sait toutes les difficultés pour les artistes de trouver de la place, de l’espace pour se montrer en Île-de-France et ce malgré tous les dispositifs inventés par des acteurs franciliens pour mutualiser leurs forces.

TRANS est un désir que La Compagnie a eu de soutenir à la fois de façon permanente le travail de jeunes metteurs en scène et en même temps de les aider à acquérir les connaissances diverses pour voler de leurs propres ailes. C’est ce que nous avons fait pendant 4 ans, de 2006 à 2010, auprès de 3 metteurs en scène : Sophie Lagier (cie Acétone), Cédric Orain (cie La Traversée), Sophie Rousseau (cie La Môme).

Un metteur en scène n’est pas seulement un artiste. Il est aussi un chef d’atelier ayant à faire avec de l’argent, des salaires, des conventions collectives, des contraintes techniques de toutes sortes, avec les Pouvoirs sous toutes leurs formes. TRANS voulait permettre aux jeunes metteurs en scène de maîtriser autant que faire se peut le paradoxe de la solitude artistique et de la sociabilité citoyenne qui traverse chaque artiste. Concrètement, TRANS apportait des soutiens artistiques, stratégiques, administratifs, techniques, des soutiens dans la recherche de publics, de liens en direction des professionnels.

Dans le cadre de notre aide aux trois metteuses et metteurs en scène de Transpermanence, nous nous sommes vite aperçus que ce dont ils avaient vraiment besoin c’est que leurs spectacles soient vus par le plus grand nombre possible de professionnels. Seule une série de représentations permettrait aux spectacles de décrocher d’autres représentations, et à de nouveaux spectacles de pouvoir vivre.

L’idée a été de créer une sorte de mini festival réunissant les spectacles disponibles de chacun.e, en espérant que la multiplication des propositions inciterait les programmateurs à venir, d’autant que nous y ajoutions quelques spectacles reconnus, soit de moi soit d’autres metteurs en scène.

Cette idée a donné lieu à trois manifestations que nous avons qualifiées intelligemment de Trans, avec l’année accolée. C’est ainsi que nous avons pu organiser
Trans06 au Théâtre du Chaudron. Direction Anne-Marie Choisne
Trans09 au Théâtre de La Bastille. Direction Jean-Marie Hordé
TransPantin en 2015 au Théâtre du Fil de l’eau et à la salle Jacques Brel à Pantin. Direction Morgane Le Gallic

Et « ça a marché ». Plus ou moins bien sûr, chacun sait que les manières d’acquérir une reconnaissance suffisante sont très, très, très problématiques. Mais des rencontres se sont faites à ces occasions qui ont vraiment compté dans la vie des trois metteurs et metteuses en scène concernées.

  • TRANS06 du 13 juin au 8 juillet 2006 au Théâtre du Chaudron, Cartoucherie de Vincennes
  • TRANS09 du 15 au 28 juin 2009 au Théâtre de la Bastille
  • TRANSPantin du 3 au 14 mars 2015 dans les deux théâtres de la Ville de Pantin, Théâtre du fil de l’eau et Salle Jacques Brel