Le Malade imaginaire est la dernière pièce de Molière, celle dont il mourra. Ce n’est pourtant pas l’anecdote prestigieuse – la mort de Molière en scène, ou presque – qui motive notre sous-titre. Mais plutôt la présence effective de la mort dans le texte lui-même.
L’ultime comique de Molière se fait grimaçant. On sent l’auteur abandonné, trahi, trompé de toutes parts. On rit mais le rire est noir. Les vitupérations bouffonnes des médecins apparaissent pour ce qu’elles sont : une peur de la mort qui vient, une conjuration par le ridicule de la maladie.
Molière, lui n’est pas un malade imaginaire. La mise en scène s’emploie à respecter ces deux versants du texte : le rire et l’angoisse. Nous croyons être ainsi dans le droit fil de celui qui a tant fait rire son monde mais que ses contemporains appelaient l’hypocondre Monsieur Molière.
Jean-Michel Rabeux, Avril 1981
Création
Le 6 mai 1981 au Théâtre de la Cité Universitaire – Paris
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