Le texte de la pièce est publié aux éditions L’avant-scène théâtre.
Je tiens à la cruauté du conte parce qu’elle est cathartique et qu’elle n’élude pas la méchanceté humaine.
Je tiens au happy end du conte, parce qu’il est bon que le spectateur se réjouisse d’avoir en notre compagnie affronté, et triomphé du pire. Beaucoup des plus jeunes des spectateurs s’identifient à la jeune épouse, je voulais donc que le destin de celle-ci soit, certes, terrible (sinon où serait le plaisir), mais en définitive heureux.
Je tiens au merveilleux du conte, naturellement, usant d’impossibles anachronismes, de réjouissantes magies, du répétitif de certains passages : la lourde porte de chêne, la petite clef d’or, usant du suspens apeurant, usant de l’animalité, du délice de l’effroi, de la formidable imagination enfantine.
Je tiens enfin à l’énigmatique simplicité du conte : le conte ne donne jamais les raisons des actes des personnages, il ne les suggère même pas. Le conte est tautologique, pas psychologique : on y tue parce qu’on y tue, on y aime parce qu’on y aime, sans que raison en soit donnée. Génial, vous et moi échappons à la lourdeur de l’explication dramaturgique.
Jean-Michel Rabeux, Décembre 2009
Il s’agit d’un spectacle pour adultes à partir de huit ans et sans limite d’âge. Il y a trois personnages.
La Barbe bleue, comme le féminise étrangement Perrault. Rien à dire, tout le monde connaît. Ah, si ! Dans mon histoire il a une tête de fauve, de Bête. Mais de poil bleu. Et aussi, il est amoureux. Eh oui, les monstres peuvent aimer.
La Plus Jeune, jeune mariée promise au pire, que je nomme ainsi parce qu’elle est la plus jeune des deux sœurs, parce qu’elle est la plus jeune des sept épouses, et parce que, plus jeune elle est, plus les enfants s’identifieront à elle. Dans mon histoire elle aime La Barbe bleue. Eh oui, on peut aimer un monstre.
La Voisine, voisine de La Barbe bleue, dame de qualité, mère de La Plus Jeune, qui a des dons d’invisibilité, comme toutes les mères. L’actrice qui joue La Voisine interprète aussi tous les autres rôles, en changeant à vue de personnage, de manière très simple et ludique. Elle s’adresse directement aux spectateurs, avec une liberté presque clownesque, plus que le texte ne l’indique. Dans mon esprit, elle fait office de médiatrice, de paratonnerre pour les plus jeunes des spectateurs, elle met humour, distance et magie.
Jean-Michel Rabeux, décembre 2009
Création
Le 22 janvier 2010 au Théâtre Brétigny
Tournée
213 représentations dans 59 lieux entre 2010 et 2015, dont :
– 32 représentations dans 9 lieux en 2009-2010
– 83 représentations dans 23 lieux en 2010-2011
– 63 représentations dans 18 lieux en 2011-2012
27 représentations dans 6 lieux en 2012-2013
– 3 représentations dans 1 lieu en 2013-2014
– 5 représentations dans 2 lieux en 2014-2015
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