Phèdre

Phèdre

de Jean Racine, mise en scène Claude Degliame

Texte

  • Racine

Mise en scène et interprétation 

  •  Claude Degliame

Décor

  • Laurent Peduzzi

Costumes

  • Agostino Cavalca

Lumières

  • Dominique Bruguière

Assistanat à la mise en scène

  • Jean Daniel Paris

Régie générale

  • Jean-Claude Fonkenel

Les héros de Racine roulent depuis des millénaires leurs terribles destins, qu’ils vivent et meurent inlassablement. Ils gardent l’emblème du crime ou de la passion qui est attachée à leur nom.
Mythiques, étranges, chargés de toute notre histoire très profonde et très tragique.

La tragédie n’est pas la vie imitée.
Les héros ne sont pas des personnages.
Théramène, c’est un récit.
L’œuvre entière, Phèdre, c’est un remuement, un ébranlement de tout l’être qui se résout en une langue comme étrangère à celui qui la prononce, interdit devant ce qu’il vient de livrer.

C’est une parole, un souffle, un mouvement d’alexandrin.
Que tout le reste soit rendu à l’imaginaire du spectateur.

Claude Degliame, Octobre 1989

La tragédie c’est d’avoir les contraires en soi : la déchirure. La déchirure est dans Racine. Le texte la porte, l’incarne au-delà même d’être éclaté entre les personnages. Est-ce une banalité ?

Hippolyte, Phèdre, Thésée, Aricie, Oenone, tous ne sont qu’une seule voix. « Le discours racinien livre de grandes masses de langage indivis, comme si à travers des paroles différentes une seule et même personne s’exprimait Roland Barthes. Racine est janséniste. Pas de place pour la liberté de ceux qui pourtant courent vers la mort avec une si belle vitalité. Pas d’innocence préalable. Pas de titre à être épargné. La condamnation est sans appel. Mais l’artiste a fait trembler le janséniste. La contradiction est si grande : tant de volupté, d’infinie douceur, de chair vive des mots eux-mêmes ! La respiration du vers est le souffle du corps humain, souffrant, aimant, haïssant, expirant. Le sang coule dans les veines, s’émeut dans le corps des alexandrins qui le libèrent. Oui, la contradiction est si grande : ces délices de mots voluptueux dans des bouches aux destins implacables. Ils portent les passions comme on porte des armes ces mots chantant de toutes les façons le désespoir et la mort.

Je voudrais être le théâtre de cette déchirure. Le corps de l’actrice comme corps du texte.
Le costume est d’aujourd’hui. Aujourd’hui quelqu’un rappelle le mythe.
Le décor est un lieu déserté. 

Claude Degliame, Octobre 1989

Création
Le 14 novembre 1989 au Théâtre des Arts de Cergy-Pontoise 

Tournée (première exploitation)
Théâtre de la Bastille en novembre 1989

Reprise dans la grande salle du théâtre de l’Odéon  le Vendredi 7 Décembre 1990 dans le cadre d’un festival organisé par l’ Académie expérimentale des théâtres dirigée par Michèle Kokosovsky.novembre

Photos