Les Charmilles

Les Charmilles

de Jean-Michel Rabeux

Texte et mise en scène

  • Jean-Michel Rabeux

Avec

  • Claude Degliame
  • Jacques Dubus
  • Georges Edmont
  • Kate France
  • Miloud Khétib
  • Franco Sénica
  • Emmanuelle Tertipis

Illusionnisme

  • Jean-Baptiste Braun

Scénographie

  • Jack Dubus
  • Jean-Michel Rabeux

Costumes

  • Virginie Daulon

Lumière

  • Jean-Claude Fonkenel

Musique originale

  • Kate France
  • Christophe Malaval

Assistanat à la mise en scène

  • Sylvie Reteuna

Coproduction

  • La Compagnie
  • La Rose des Vents
  • Le Cargo – Maison de la culture de Grenoble – Centre Dramatique des Alpes
  • Théâtre de la Bastille
 
Le texte « Les Charmilles et les morts » a été publié aux éditions du Rouergue.

« Les Charmilles » c’est le nom d’une clinique avec parc, pièce d’eau, sous-bois et allées de marronniers où des amputés ou autres traumatisés résident pour se rééduquer.

Un enfant vit au milieu d’eux son enfance. Il les sert, les porte, joue avec eux et pousse leurs chaises roulantes. Par son père, le directeur, il apprend à aimer ces presque morts, ces découpés qui souvent meurent vite, emportés par le cancer qu’on avait tenté d’éradiquer en coupant la jambe le plus haut possible. L’enfant vit au sein de cette mort vivante. D’autant que sa mère s’est éparpillée à mort sur un trottoir.

La mort qu’il lui faut bien aimer le fera-t-elle assassin ? Ou peintre ? Poète ? Metteur en scène ?  Fou à lier ? Juge d’instruction ? Chef d’état ? Tortionnaire ? Héros ? Boucher de cheval ou informaticien comme tout le monde.

Le texte est un récit à la première personne du singulier. C’est un CHŒUR qui le porte. Un chœur, c’est-à-dire nous tous qui, sauf erreur, avons très à faire avec la mort. La cité c’est aussi l’ensemble des singularités de chacun, le chœur raconte l’histoire de l’un d’eux.

Une des expressions populaires de notre goût (notre nécessité) de nous jouer de la mort qui se joue de nous, c’est le cirque. Et ses cruautés, ses risques réels ou mascarade, ses rires francs ou nerveux. Donc, une sorte de cirque mais à sa plus simple expression, pauvre, forain, un rien raté, pas du tout doré sur tranche, aseptisé, télévisé. Un cirque du pauvre avec fanfare, contorsionniste et lanceur de couteaux, avaleur de sabres, stripteaseuse et femme sciée en morceaux sortant intacte de la boite à découper.

Roulez jeunesse, bonsoir les petits enfants, la mort arrive, la mort est là.

Au milieu de la sciure le chœur se souvient de nos enfances qui ont appris peu à peu que ceux que nous aimons, la mort déjà coule dans leurs veines et découpe leur chair au scalpel. Roulez jeunesse, à tous les coups on gagne, y a pas de perdant, y a pas de perdant.

Jean-Michel Rabeux, Novembre 1994

Création
Le 13 décembre 1994 à La Rose des Vents, scène nationale de Villeneuve d’Ascq 

Tournée
Théâtre de la Bastille, Le Cargo Grenoble