L'amie de leurs femmes

L'Amie de leurs femmes

de Luigi Pirandello

Texte

  • Luigi Pirandello

Mise en scène

  • Jean-Michel Rabeux

Avec

  • Hélène Alexandridis
  • Philippe Berton
  • Laurence Bienvenu
  • Michel Bompoil
  • Claude Degliame
  • Françoise Grandcolin
  • Miloud Khétib
  • Laurence Martin
  • Anne Rotger

Décor 

  • Olivier Peduzzi

Costumes 

  • Agostino Cavalca

Lumières 

  • Dominique Bruguière

Assistanat à la mise en scène

  • Sylvie Reteuna

Coproduction

  • La Compagnie 
  • Atelier Théâtral National – Maison de la Culture de Bourges
  • Centre d’Action Culturelle de Cergy-Pontoise
De tous mes spectacles celui-ci est le seul dont je n’aime pas me souvenir. Je n’aurais pas dû monter cette pièce, elle n’était pas pour moi, comme d’ailleurs l’ensemble de l’œuvre de Pirandello. C’est le personnage de Marta qui m’avait fasciné : une femme magistrale, libre, maitresse de ses amours dans un monde gouverné par les hommes. Ça ne suffisait pas. Les acteurs ont été extrêmement inventifs et solidaires même lorsque nous avons été très critiqués à juste titre. 
 
Solidaires de même nos amis directeurs :  Josyanne Horville, la directrice du Théâtre de l’ Athénée et Henry Massadeau et Patricia Blot, les co-directeurs de la maison de la culture de Bourges où nous avons créé le spectacle, et Jean Marie Hordé, directeur à l’époque du théâtre de Cergy Pontoise.
 
Je remercie chacun.e pour cette solidarité, mais vraiment, j’ai été nul.
 
Jean-Michel Rabeux, Janvier 2024
 

Toutes les femmes aiment Marta, tous les hommes sont amoureux d’elle. Mais elle vit seule, Marta, elle ne se marie pas. Sa passion c’est de marier ses amies, et ses amis. Par quel mystère ? Elle est pourtant la plus belle, la plus intelligente, la plus cultivée, élégante, séduisante, et la plus douce en même temps, toutes choses qui ne vont pas forcément ensemble.

Ainsi les désirs rampent autour d’elle, les fureurs, les jalousies.
Un homme surtout veut tout détruire de ce qui l’entoure puisqu’il ne peut la posséder. Mais Marta qui voit tout ne retient rien. Marta est ailleurs.

Ca commence léger, presque mondain – bourgeoisie romaine des années 20- mais la trame se tisse, se resserre, se noue sur la gorge, dans une efficacité dramatique rarement atteinte, jusqu’au coup de théâtre, coup au cœur.

Ce pourrait être un  mélodrame, si Pirandello ne le dessinait avec tellement de retenue, de masques divers, de secrets, de violences dissimulées, de nostalgies incompréhensibles. Sous les rôles que s’assigne chacun, une folie dangereuse couve, transparaît, se retient. Une femme ne veut pas, vraiment pas, se satisfaire de l’ordre familial médiocre que lui propose un monde saisi par Mussolini et son cortège de bouffonneries viriles. Qui est fou ? Marta qui ne veut pas des hommes, ou bien ce monde là ? Comme toujours Pirandello ne conclue pas, seules les questions restent, suspendues au bord du vide.

Jean-Michel Rabeux, Janvier 1990

Création
Le 21 février 1990 à la Maison de la Culture de Bourges

Tournée
L’Athénée Théâtre Louis-Jouvet -Paris, Centre d’action culturelle de Cergy-Pontoise