CLANDESTINITÉ
Dans notre esprit il s’agit d’inventer un lieu de résistance aux marchés divers qui traversent notre profession, un lieu destiné à des spectacles clandestins, sous toutes les formes de la clandestinité, un lieu qui nous permettrait d’aller plus loin dans la quête de formes, quoi ? nouvelles ? novatrices ? bousculantes ? Je dirais rares, tout simplement. Ce sera un lieu de raretés. Un lieu pour décliner, de notre monde, ces fractures qui m’intéressent tant, me scandalisent tant. Qu’elles soient amoureuses, érotiques, politiques, existentielles, générationnelles. Et que dire des fractures des rêves étrangers ? Des rêves exilés, pillés par la rapacité financière mondialement admise comme légale. J’en tremble de rage.
FABRICATIONS
Il est entendu que ce lieu servira premièrement à « fabriquer », à catalyser des énergies multiples, à inventer grâce à ses murs. Les présentations des œuvres seront secondes, de l’ordre de l’aléatoire, du coup de cœur, du temps fort. Nous y mettrons de la souplesse, de la spontanéité. Il ne s’agira pas d’un lieu de programmation.
PARTAGES AVEC DE MULTIPLES EQUIPES
Ce lieu sera partagé, et en termes de fabrication des œuvres, et en termes de leurs présentations aux publics. Partages avec des metteurs en scènes, des auteurs, des acteurs qui nous importent. Mais aussi des plasticiens, des musiciens, des performers, des cinéastes, vidéastes, photographes, aucune forme artistique n’en sera exclue. Mais toutes rares, comme j’ai dit, ne pouvant se faire ailleurs, toutes donc clandestines, parce que toute résistance est clandestine. Et, par force, pauvres.
Jean-Michel Rabeux, Juin 2017